L’Association « Femmes d’Exception du Congo » (FDEC en sigle) exprime sa vive indignation face à l’invasion de la ville de Goma par le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda. Cette énième agression marque une escalade inacceptable dans cette guerre, qui a déjà causé des millions de morts, de déplacés internes, et constitue une violation flagrante de notre souveraineté nationale, du droit international, ainsi qu’un crime l’humanité.
Depuis plusieurs années, la RDC et les populations congolaises de l’Est, particulièrement les femmes et les enfants, subissent, à cause du pillage systématique de ses ressources naturelles par des forces étrangères et leurs milices supplétives, les affres de l’insécurité, les atteintes graves à leurs droits fondamentaux, les déplacements massifs des populations et les violences sexuelles utilisées comme arme de guerre.
Notre pays n’est pas une terre de guerre permanente ni un champ de bataille. Nous refusons de voir nos enfants grandir sous la menace constante des armes. Comme l’a indiqué au peuple congolais le Chef de l’État, S.E.M. Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, le 29 janvier 2025, lors de son « appel à la résistance », l’heure est à la mobilisation collective et à l’action. Cette lutte ne concerne pas seulement les FARDC ou les institutions : elle est celle de chaque Congolaise et Congolais.
Face à cette situation, le drame congolais ne peut plus être ignoré ni minimisé. Nous interpellons la communauté internationale sur l’urgence d’adopter une position claire, ferme et cohérente, à la hauteur des principes de justice et de souveraineté qu’elle prétend défendre, afin de mettre fin à l’impunité dont bénéficie le Rwanda et de garantir la paix et la sécurité à des millions de Congolais.
Nous lui rappelons que, lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des sanctions économiques et diplomatiques sévères ont été prises contre l’agresseur et qu’il convient d’appliquer la même rigueur face à l’agression que subit la RDC. En effet, l’inaction ou la complaisance face aux exactions commises contre le peuple congolais indique une attitude de « deux poids, deux mesures », inacceptable dans le cadre du droit international.
De ce fait, tout en appuyant les demandes faites par le Gouvernement de la RDC, représenté par la ministre des Affaires étrangères devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, FDEC appelle à :
- La condamnation ferme et explicite du Rwanda par l’ONU, l’Union africaine, l’Union européenne et les grandes puissances mondiales, assortie de mesures concrètes pour forcer ce pays agresseur à cesser toute ingérence en RDC.
- L’application immédiate de sanctions financières contre le Rwanda.
- La poursuite des responsables des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis dans le cadre de cette agression.
- Un soutien inconditionnel à nos vaillants soldats ainsi qu’aux populations civiles congolaises déplacées et victimes des atrocités, en particulier les femmes et les enfants.
- L’implication des organisations de défense des droits humains, des mouvements féminins du monde entier et de toutes les consciences éprises de justice pour se mobiliser et faire entendre la voix des victimes de cette guerre d’agression injuste.
Fait à Kinshasa, le 30/01/2025
Pour l’Association « Femmes d’Exception du Congo » (FDEC)
Madame Carine Kanku
1ère Vice-Présidente de l’Asbl, FDEC