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DES PANELS DE QUALITÉ POUR DES DÉBATS DE HAUT NIVEAU

La gouvernance inclusive, en tant que système visant à assurer une participation citoyenne accrue et sans distinction dans le processus décisionnel, a été analysée sous toutes ses coutures par les panélistes ayant animé la première édition des « rencontres d’exception » tenue à Kinshasa le 3 décembre 2024.

L’apport de l’association Femmes d’exception du Congo (FDEC) s’est révélé indéniable dans la compréhension de l’enjeu que représente aujourd’hui cette problématique.

Premiers intervenants, Me Pacifique NKUNZI, chargé de projet de monitoring des violences faites aux femmes en politique (ONU Femmes RDC), Mme Christelle Vuanga, Députée nationale, et Me Nicole Bwatsha, Directrice de cabinet adjointe du Chef de l’État, ont réfléchi à haute voix sur les implications du cadre légal national relatif à la gouvernance inclusive.

Il existe effectivement, au plan national, des instruments juridiques inspirés des traités et conventions internationaux auxquels la RDC a souscrit, qui encadrent la gouvernance inclusive, ont fait observer les experts.

L’article 14 de la Constitution, par exemple, proscrit toute forme de discrimination à l’égard de la femme et assure sa protection ainsi que la promotion de ses droits. À cela s’ajoute la loi n°15/013 du 1er août 2015 portant modalités d’application des droits de la femme et de la parité en RDC.

Dans la pratique, malheureusement, la RDC peine à trouver ses marques pour une gouvernance plus inclusive à cause des pesanteurs socioculturelles qui empêchent la mise en application du cadre juridique existant.

De la sorte, une dualité s’est naturellement créée entre l’environnement juridique et les réalités sociétales qui ont tendance à dicter le tempo. Ce fait est particulièrement ressenti dans les organisations politiques où la femme est souvent réduite à des seconds rôles.

D’où l’exhortation faite aux partis politiques de présenter des listes paritaires afin de garantir un accès plus équitable aux fonctions étatiques.

Au-delà, il a été évoquée la nécessité de disposer d’indices chiffrés pour mieux revendiquer les droits de la femme dans tous les secteurs et de s’engager dans l’effort pour déconstruire le système patriarcal encore de mise dans la société congolaise.

 

Vivement une volonté politique !

Le deuxième panel s’est interrogé sur la mise en œuvre effective de la gouvernance inclusive en République Démocratique du Congo. À la manœuvre, des intervenants de qualité dont Me Léonie Kandolo Omoyi, Ministre du Genre, ainsi que Mme Chantal Yelu Mulop, coordinatrice du service spécialisé du Chef de l’État en charge de la jeunesse et de la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes.

Les animateurs de cette tribune ont mis une emphase particulière sur la volonté politique censée soutenir et accompagner le processus de mise en œuvre de la gouvernance inclusive.

Et d’ajouter que cette approche doit être soutenue par un changement des mentalités et des cultures comportementales.

Outre l’accès à l’éducation de la jeune fille, les intervenants ont plaidé pour la création de plateformes de dialogue participatif aux fins d’impliquer la grande masse et de l’amener à s’approprier le processus d’inclusivité.

Pour ce faire, la responsabilisation des citoyens par une sensibilisation accrue sur l’importance de l’inclusion dans une approche multisectorielle est requise.

Toutefois, il faut un minimum de volonté politique pour s’inscrire réellement dans une perspective de réduction des inégalités et espérer une véritable transformation de l’homme, mué dorénavant en allié de la femme, et ce, dans une approche de complémentarité.

Les panélistes ont plaidé pour la mise en place d’une stratégie nationale pour la masculinité positive. À ce sujet, il a été suggéré l’institution – pourquoi pas – d’une date (le 31 mars) pour célébrer tous les hommes qui accompagnent les femmes dans leur lutte contre les inégalités sociales.

Le rôle prépondérant de l’éducation de la jeune fille et de la femme, porteuses des valeurs qu’incarne la gouvernance inclusive, a été réaffirmé. Et c’est en famille qu’il faut poser les jalons de la moralisation, étant entendu que les enfants ne reproduisent souvent que ce qu’on leur donne.

Quant à la représentation des femmes dans les institutions et dans les partis politiques, les panélistes ont plaidé pour une augmentation substantielle de leur participation conformément aux exigences qu’impose la parité.

Les femmes leaders ont été encouragées à faire preuve de solidarité en soutenant celles d’entre elles qui présentent des compétences avérées dans des domaines ciblés.

 

Pour une appropriation du concept

Les derniers panélistes ont débattu sur la manière dont les entreprises privées et les institutions publiques pratiquent la gouvernance inclusive en leur sein.

Il découle de cette réflexion que toute entreprise recherche la performance et, de ce fait, ne tient pas compte du genre. « Le cerveau n’a pas de sexe », a-t-on dit !

Néanmoins, quelques réflexions ont orienté les discussions sur fond de questionnements sur la perception des autorités politiques en rapport avec l’enjeu de la gouvernance inclusive.

S’en sont-ils appropriés pour en faire leur leitmotiv ? Que doivent-ils faire pour garantir l’inclusivité dans la gestion de la res publica ? Comment impliquer les acteurs directement concernés ?

Autant de questions qui soulignent toute l’envergure de cette problématique sur laquelle repose l’avenir de toute une nation.

Ce qui est évident, c’est que de plus en plus, les entreprises et les institutions privées comprennent l’apport des femmes et la nécessité de les intégrer au sein des organes de décision. Mais on est encore loin du compte.

La plupart des femmes restent, en effet, cloîtrées dans l’informel et l’entrepreneuriat individuel. Très peu osent franchir le rubicon de l’excellence pour se mesurer aux hommes dans un cadre institutionnel ou privé.

C’est non sans raison que dans les recommandations, un accent a été mis sur la nécessité de monter des plaidoyers pour des réformes efficientes susceptibles de donner une nouvelle impulsion dans la quête de la gouvernance inclusive en République Démocratique du Congo.

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