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Octobre Rose : Interview de Mélissa SHARUFA

Que ce soit dans le monde des affaires, des sciences, des arts ou du social, elles se sont démarquées ou se démarquent ! Ces jeunes femmes exceptionnelles, le sont à plus d’un titre. Elles incarnent l’engagement, l’altruisme, l’excellence, l’innovation ou l’audace et sont des étoiles montantes congolaises, prêtes à conquérir de nouveaux horizons et à inspirer les générations futures. Ces femmes sont les pionnières de demain, elles sont « Les Exceptionnelles à suivre ».

Mélissa Sharufa Amisi

Mélissa Amisi Sharufa, consultante en communication est la Présidente de la Fondation Bomoko.  « Bomoko » qui signifie « unité » en lingala, langue nationale de la République Démocratique du Congo, est une association qui regroupe les Congolais dans la lutte contre le cancer. Cette « Exceptionnelle à suivre » se livre sur son engagement pour la lutte contre le cancer.

« Le cancer du sein est au cœur de notre lutte, car il affecte particulièrement les femmes, qui sont souvent les piliers de nos familles et de nos communautés »

  1. Qu’est-ce qui motive ou a motivé votre engagement au sein de Bomoko ?

Mon engagement au sein de Bomoko est né d’une expérience personnelle douloureuse, après avoir perdu deux membres de ma famille en l’espace de quelques mois à cause de cancers diagnostiqués trop tardivement. Cette épreuve m’a profondément marquée et a fait naître en moi la volonté de réagir en m’impliquant activement dans l’amélioration de la santé publique, en particulier dans la prévention et la lutte contre le cancer en RDC. Je suis convaincue que sensibiliser, éduquer et accompagner les personnes touchées par cette maladie peut réellement faire la différence, en sauvant des vies et en apportant un soutien précieux aux familles. Ayant vécu de près les conséquences du manque d’accès à l’information et aux soins palliatifs adéquats, j’ai ressenti l’urgence d’agir pour rendre ces ressources plus accessibles aux malades et à leurs familles.

  1. Dans votre association, vous luttez contre tous les types de cancer. Qu’en est-il du cancer du sein ?

Le cancer du sein est au cœur de notre lutte, car il affecte particulièrement les femmes, qui sont souvent les piliers de nos familles et de nos communautés. Chez Bomoko, nous mettons un accent particulier sur la sensibilisation au cancer du sein, car il s’agit du cancer le plus fréquent chez les femmes et aujourd’hui, il concerne même les jeunes filles. Nous menons des campagnes d’information sur l’importance du dépistage précoce et des soins appropriés, en ciblant divers environnements comme les écoles, les universités, les prisons, les lieux de travail, et tous les espaces où se réunissent les femmes dès l’âge de 15 ans. Nous œuvrons également à briser les tabous entourant le cancer du sein, en encourageant les femmes à partager leurs expériences et à consulter régulièrement.

  1. Comment les femmes perçoivent-elles votre engagement ?

Beaucoup de femmes voient notre engagement comme une source d’espoir et de soutien. Elles reconnaissent la valeur de nos initiatives, notamment dans un contexte où parler du cancer, et surtout du cancer du sein, reste parfois un sujet délicat et tabou. Les femmes que nous avons pu aider expriment souvent leur gratitude, car nous les accompagnons non seulement sur le plan médical, mais aussi sur le plan émotionnel et psychologique. Cependant, il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre toutes les femmes, notamment celles vivant dans des zones rurales ou moins informées.

  1. Dans le cadre d’Octobre Rose, quelles actions seront entreprises pour cette année ?

Cette année, dans le cadre d’Octobre Rose, nous avons prévu plusieurs actions de sensibilisation et de dépistage à travers notre Centre Hospitalier Bomoko, situé en plein cœur de la ville de Kinshasa sur l’avenue Boera, dans le quartier Matonge dans la commune de Kalamu. Nous allons également organiser des conférences et des ateliers dans les communautés locales pour éduquer les femmes sur les signes du cancer du sein et l’importance de l’autopalpation, un geste simple à réaliser soi-même. En parallèle, nous travaillons avec les autorités sanitaires pour améliorer l’accès au dépistage et aux soins à meilleur coût. Notre objectif est de toucher un maximum de femmes, en particulier dans les zones éloignées, et de fournir des informations pratiques sur la prévention et le traitement.

  1. Qu’est-ce qui reste encore à faire pour une meilleure connaissance et prise en charge du cancer du sein en RDC ?

Le cancer est la maladie du siècle présent et ne cesse de faire des ravages ; En Afrique, plus précisément en RDC, il reste encore beaucoup à faire, notamment en termes de sensibilisation et d’accès aux soins. La priorité est d’éduquer davantage la population, en particulier dans les zones rurales, sur l’importance du dépistage précoce et les symptômes à surveiller. Ensuite, il faut améliorer les infrastructures de santé et former plus de spécialistes (les oncologues) capables de traiter notamment le cancer du sein. L’accès aux traitements reste également un défi, car beaucoup de femmes ne peuvent pas se permettre les coûts élevés des soins oncologiques (chimiothérapie, radiothérapie). Nous devons également intensifier nos efforts pour briser les stigmatisations autour de la maladie et encourager les femmes à se faire dépister sans crainte ou honte. Enfin, un soutien accru du gouvernement et des partenaires internationaux est nécessaire pour financer les soins, les équipements et la formation des professionnels de santé.

Pour plus d’informations : https://fondationbomoko.org

Centre Hospitalier Bomoko

51 Avenue Boera, Quartier Matonge, Commune de Kalamu

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