Les panélistes de la deuxième édition de « Rencontre d’Exception » organisée par l’Asbl FDEC ont abordé en profondeur la complexité du système financier, les pratiques souvent restrictives des banques commerciales et les alternatives offertes par les institutions de microfinance.
Ils ont, entre autres, plaidé pour une refonte des politiques d’accès aux services financiers formels, afin d’intégrer davantage les femmes et de les accompagner efficacement dans la concrétisation de leurs ambitions économiques.
Quels mécanismes concrets de financement peuvent permettre de transformer les ambitions des femmes en projets économiques viables ?
Cette question centrale a animé les échanges du troisième panel placé sous le thème : « Financer les ambitions féminines : accès, innovation et politiques bancaires inclusives ». Ce panel a réuni des experts engagés dans la promotion de l’entrepreneuriat féminin.
Pour illustrer cette thématique, les expériences concrètes du FOGEC (Fonds de Garantie pour l’Entrepreneuriat au Congo) et de la microfinance Bizou Bizou SA ont été partagées avec les participantes.
Ces structures ont démontré comment des outils adaptés peuvent faciliter l’accès des femmes aux financements, condition essentielle pour renforcer leur rôle dans la production nationale.
Prenant la parole, Hélène Gakuru Bukara, Directrice générale adjointe du FOGEC, a mis en lumière l’importance de la gestion financière rigoureuse comme l’un des leviers fondamentaux de l’autonomisation économique des femmes.
Elle a cependant déploré les difficultés persistantes d’accès au crédit d’investissement, soulignant que le système financier actuel reste peu favorable aux femmes entrepreneures.
Elle a tenu à rappeler que le FOGEC n’est pas une banque mais un outil d’accompagnement qui apporte des garanties aux banques en faveur des femmes, souvent bloquées par l’exigence de garanties matérielles.
À ce titre, le FOGEC négocie des taux préférentiels auprès des institutions financières partenaires pour faciliter l’accès aux crédits avec des conditions de remboursement plus souples.
Grâce à ce mécanisme de couverture de garanties, plusieurs femmes ont pu accéder au financement. L’ambition du FOGEC est désormais d’élargir l’impact de cette initiative à un nombre encore plus important de bénéficiaires à travers le pays.
En dehors des institutions financières classiques, le FOGEC collabore étroitement avec des structures de microfinance, souvent connues pour la rigueur de leurs procédures d’octroi de crédit, assorties de conditionnalités strictes.
Prenant la parole, Denis Senge Senge, Directeur des ressources humaines et administration de Bizou Bizou SA, a mis en avant les modalités assouplies d’ouverture de compte dans sa structure. Il a souligné qu’elle propose des taux d’intérêt en dessous de ceux appliqués par les banques commerciales, avec des conditions de crédit plus flexibles et souvent négociables.
Contrairement aux banques traditionnelles, cette institution n’exige pas de garanties matérielles, consciente des réalités financières des femmes entrepreneures. Elle préfère miser sur la confiance mutuelle et l’accompagnement personnalisé pour lever les obstacles à l’accès au financement.
Tout comme Bizou Bizou, le FOGEC, dans certaines situations spécifiques, opte pour la garantie morale, surtout lorsque les projets sont portés par des femmes engagées mais dépourvues de garanties tangibles. Ce modèle de financement inclusif se veut plus humain, adapté et accessible, favorisant ainsi l’éclosion de l’entrepreneuriat féminin en RDC.
Rendez-vous est pris pour le 3 décembre 2026, avec pour thème : l’inclusion numérique des femmes.









