APPELEZ-NOUS

Vivement une banque de développement pour les femmes !

La deuxième édition de Rencontre d’Exception tenue le jeudi 4 décembre 2025 à l’hôtel Pullman de Kinshasa, à l’initiative de Femmes d’Exception du Congo (FDEC), a constitué un espace de réflexions stratégiques autour des mécanismes facilitant l’accès équitable aux services financiers, aussi bien bancaires qu’alternatifs.

Placée sous le signe de l’inclusion financière comme levier du développement économique, cette rencontre a mobilisé des acteurs engagés, déterminés à promouvoir une culture financière accessible, durable et inclusive.

Les discussions, riches et structurées, ont été d’une grande valeur scientifique et pédagogique, à l’image du premier panel axé sur le thème : « Inclusion financière et souveraineté économique : pour une banque de développement dédiée aux femmes congolaises ».

Sur ce thème orienté vers l’autonomisation des femmes et la souveraineté économique nationale, les panélistes ont, d’emblée, mis en lumière l’inadéquation criante entre la forte croissance démographique des Congolaises et leur faible intégration dans le système financier formel.

En effet, nonobstant leur rôle central dans l’économie nationale, les femmes restent largement exclues des circuits classiques de financement, et leur situation socio-économique demeure fragile.

Les obstacles sont multiples. Ils vont de l’absence de produits financiers adaptés à leur réalité au manque de garanties, en passant par les barrières socioculturelles et une faible éducation financière.

Le constat est sans appel : beaucoup reste à faire pour atteindre une véritable autonomisation financière des femmes congolaises.

Dès lors, comment sortir de l’ornière ? Cette question cristallise à elle seule toute la perplexité face à une réalité économique qui marginalise encore les femmes.

Pour une structuration des femmes

C’est dans ce contexte préoccupant qu’a émergé la proposition de création d’une banque de développement dédiée aux femmes, perçue comme une alternative crédible pour impulser une nouvelle dynamique dans l’entrepreneuriat féminin.

Un tel projet s’inscrit dans la vision d’un écosystème financier plus inclusif, plus équitable et plus durable, où la femme joue pleinement son rôle d’actrice de développement.

La souveraineté économique nationale passe, entre autres, par cette initiative, qui permettrait aussi à l’État d’élargir son assiette fiscale en valorisant le potentiel entrepreneurial féminin souvent sous-exploité.

Il s’agit aujourd’hui de capitaliser cette force silencieuse que représentent les femmes, pour en faire un véritable levier de transformation économique.

Mais la question reste entière : comment les institutions financières peuvent-elles adapter leurs mécanismes pour mieux accompagner cette ambition ?

À cette interrogation centrale, Célestin Mukeba, Directeur général de la Caisse Générale d’Épargne du Congo (CADECO), a apporté une réponse claire : la structuration des femmes en associations constitue une piste concrète.

Selon lui, l’approche collective permettrait de simplifier les procédures d’accès au financement, en évitant une gestion individualisée souvent jugée complexe et risquée.

Mais pourquoi autant de femmes restent-elles ancrées dans l’informel malgré les multiples programmes de soutien à l’entrepreneuriat ?

À cette question, Julie Nsuele apporte un éclairage sans détour : c’est la peur de l’identification, souvent associée à l’obligation fiscale, qui freine leur passage au formel.

Elles craignent des taxes mal expliquées, sans contrepartie visible, dans un environnement fiscal perçu comme oppressif et opaque.

À cela s’ajoute le coût élevé des crédits et des services bancaires, qui renforce leur méfiance vis-à-vis du système financier classique. Résultat : une grande majorité des femmes préfèrent rester dans l’informel, perçu comme plus accessible, plus souple, mais aussi plus précaire.

Face aux banques commerciales, souvent motivées par le rendement immédiat, avec des taux d’intérêt élevés et des délais de remboursement courts, la banque de développement se positionne d’ores et déjà comme une alternative crédible.

Elle est en mesure de proposer des produits financiers alignés sur les réalités sociales et économiques des femmes, favorisant ainsi un investissement à long terme, inclusif et durable.

Les panélistes ont unanimement plaidé pour la création en RDC d’une Banque nationale de développement dédiée à la femme, véritable levier de transformation économique.

Partager:

fdec-news

Autres actualités

La gestion financière, c’est aussi les calculs

Dans le cadre du Renforcement des capacités des femmes en gestion financière, l’association Femmes d’Exception du Congo (FDEC) poursuit son programme de formation avec deux journées spéciales consacrées aux révisions